Catégorisation et distributionnalisme

La catégorisation : Jean Dubois

Est une opération consistant après avoir analyser la chaine parlée en éléments discontinués à classer ces éléments en catégories grammaticales et lexicales selon les propriétés distributionnelles qu’ils possèdent.

Le distributionnalisme : Bloomfield Leonard

La tâche de la linguistique sera de décrire des rapports entre stimulus et réponse linguistique, on considère que la langue fonctionne selon les mêmes principes de la théorie du comportement.

La méthode d’analyse : On considère que la langue étudiée n’est pas compréhensive, il faudra donc qu’il parte de l’observation d’un corpus qu’ils vont considérer comme échantillon représentatif de la langue, c’est une observation qui va se faire sur les productions des sujets parlants.

Le corpus se présente sous forme dénoncée linéaire, des ensembles complexes qui l’on va réduire en différentes unités et à différents niveaux d’organisation : Phonologique, morphologique et phrastique.

Chaque unité est définie par cette combinaison dans le rang supérieur.

Remarque : selon une opération purement formelle qui écarte toute considération de sens.

a. Les procédures distributionnelles :

Le distributionnalisme est d’abord des techniques d’analyse de distribution qui aboutissent à un listage des classes distributionnelles retenant les deux procédures :

1. La commutation : Exemple : j’ai un chat très intelligent et je l’aime beaucoup
Très = Assez, bien … Beaucoup : Assez, trop …
La commutation est une technique selon laquelle on peut commuter sur un axe paradigmatique de sens ou des suites de sens.

2. La combinaison : c’est une technique qui consiste à combiner des sens ou des suites de sens sur l’axe syntagmatique
Cette technique permet de voir si des éléments sont compatibles.
Exemple : Un joli chapeau  Un le joli. Est inacceptable.

b. La technique de la segmentation de la chaine parlée :

Pour identifier des éléments à chaque niveau il faut segmenter c'est-à-dire découper la chaine parlée.
Exemple : Mon voisin / lit le journal.
Cette procédure permet de trouver des mots et de les définir par les mots qui se trouvent à côté (le déterminant est défini par rapport à sa position au nom).

c. Les environnements :

Est représenté par sa position par rapport aux autres éléments en présence.
Exemple : dans le phrase : Le cahier est sur la table, l’environnement de « le » est « cahier » et l’environnement de « cahier » est « le » et « est ».
On parle d’environnement de droit et de gauche.

Exercice : faites l’analyse distributionnelle des mots soulignés.

1. Les enfants marchaient devant.
2. Il s’est arrêté devant la porte du garage.

Réponse :
Selon le critère morphologique : l’unité lingt devant est invariable dans 1 et 2, devant appartient à la catégorie des unités invariables.
Selon le critère syntaxique : l’unité devant peut occuper l’initial, le milieu ou la finale dans la phrase 1.
Dans la phrase 2, il y a un rapport de dépendence entre l’unité Devant et le syntagme la porte du garage, de plus cette unité ne peut être antéposée.
Du point de vue paradigmatique ( commutation ) : dans 1 l’unité devant peut commuter avec : derrière, rapidement…
Tandis que dans 2 elle peut commuter avec : à, à coté de…

Conclusion : Dans les énoncés 1 et 2 l’unité syntaxique devant n’appartient pas à la même catégorie.
En 1 elle est un adverbe.
En 2 c’est un préposition ( locution prépositive ).

Exercice : Faites l’analyse distributionnelle du mot souligné :

Votre horoscope vous prédit de beaux succès Votre mari a d’excellentes manières Tout dépend de son humeur.
Gardez-vous d’une décision irréfléchie Voici un cadeau de bienvenue des voisins J’ai envoyé des tas de lettres